Petite Iris, à son habitude, était devant la pouponnière en train d’observer ses camarades aller-venir. C’était son petit rituel de tous les jours étant donné qu’elle n’avait rien d’autre à faire à part attendre sa nomination prochaine qui serait dans un peu moins de deux lunes. Elle était à la fois surexcitée et stressée car elle doutait énormément de ses capacités et sa mère ne l’avait jamais encouragé ou donné de quelconque compliment. Malgré tout, elle adorait se battre avec les petits et s’entraîner à la position du chasseur que lui avait apprise Poil de Renard des lunes auparavant. Elle n’aimait pas spécialement sa vie, elle la trouvait morne et sans intérêt. Puis, en tant que petit, elle n’avait aucun droit et elle ne pouvait s’aventurer dans la forêt de conifères. Elle espérait beaucoup de sa vie d’apprentie guerrière et surtout découvrir ce qui se trouvait au-delà des tanières. C’était une question qui l’a hanté la nuit, tellement elle voulait arpenter ce territoire qui lui était tant inconnu. Elle releva la truffe, inspirant dans ses narines l’air doux de la saison des feuilles nouvelles et reconnu plusieurs de guerrier revenant de la patrouille de l’aube. Une mine satisfaite illuminait leur expression et elle sut qu’il n’y avait rien à signaler et qu’aucun clan n’avait tenté le suicide. Oui, car d’après Petite Iris, le clan de l’Ombre était le meilleur et aucun clan ne pouvait les surpasser. Prétentieuse ? Non, elle était fière de ses origines et elle ne voyait que par son clan. Etant une jeune chatonne, elle avait eu droit aux nombreuses histoires de bataille et les plus récentes avaient été signées d’une victoire. Mais ce qu’elle préférait, c’était d’apprendre les petites faiblesses des autres pour pouvoir leur faire des surprises. Cependant, méfiez-vous des « surprises » de Petite Iris car elles peuvent être terribles.

La petite fixa des yeux le chat organisant les patrouilles. Elle fit une mine dépitée, elle aussi elle voudrait y participer. Elle s’assit, observa qui il choisissait et au moment où il demandait une dernière personne. Petite Iris cria de sa voix enfantine. « Je veux participer à la patrouille ! ».

Plus d'inspi sur la fin x)

Depuis que la démission de l’ancien Lieutenant et les menaces qu’il avait lancé à l’égard d’Etoile des Abysses, le camp tournait au ralentit, Lune Noire en profitait pour faire deux fois plus que d’habitude. Il était encore autour du tas de gibier pour déposer ses dernières prises quand la patrouille de l’aube rentrait. Son énorme écureuil surplombait le tas bien garni. La saison des feuilles nouvelles avait l’avantage de ne laisser personne sur sa faim. La meneuse sauta sur le promontoire et le vétéran se retourna comme pour se préparer à une assemblée. Mais la chatte ne faisait que donner les ordres de la prochaine patrouille qu’elle allait diriger. Petite Iris se rapprochait furtivement comme si elle préparait un mauvais coup. La chatonne se contenta de miauler de sa voix aigu.

« Je veux participer à la patrouille ! ».

Quelle cervelle de souris ! Elle n’était même pas encore apprentie, qu’elle retourne embêter Poil de Renard dans la pouponnière. Depuis leur combat avec les rats, la petite était encore plus prétentieuse qu’avant, racontant qu’elle était prête pour son baptême de guerrière. Lune Noire se rappelait avec amusement la détresse de la chatonne lorsque les rats avait surgit. Une guerrière à 5 lunes... C’est juste du Petit Iris tout craché. La meneuse regardait la petite avec gentillesse et déclinait son offre, le Vétéran ne savait pas vraiment ce qu’elle lui trouvait, beaucoup la déteste mais pas Etoile des Abysses. Voyant que la Chef voulait un dernier Guerrier, Lune Noire s’avança pour se mettre face au promontoire.

« Je suis volontaire Etoile des Abysses, si tu n’y vois pas d’inconvénient. »

Le Chartreux guetta avec attention la réaction de la petite et de la meneuse. Tout le monde savait qu’un lien spécial était né entre Petite Iris et Lune Noire depuis que le Vétéran l’avait ramené au camp.

La Petite regarda simplement sa chef, elle savait déjà la réponse. Pourtant, en son for intérieur, elle voulait y aller, découvrir un territoire qui lui était presque inconnu. Il ne lui restait que deux lunes attendre avant qu’elle fasse partie des guerriers du clan de l’ombre. Son seul rêve résidait à devenir une guerrière fidèle à son clan et pouvant le protéger face à n’importe quel danger et personne ne pourrait l’empêcher de le devenir. Malgré qu’une part d’ombre c’était immiscé par rapport à l’identité de son père, elle ne voyait pas comment son rêve ne pourrait pas se réaliser. Chaque pulsion de son cœur respirait l’ambition et le courage. Cependant, elle entendait encore l’une des paroles sages de sa mère adoptive, Poil de Renard : « Être guerrière, c’est donné sa vie. Es-tu prête à vivre seulement pour ton clan et à y laisser ta vie ? ». Or sa réponse avait été des plus affirmatives et son regard de braise. Elle gratta quelque peu le sol, cherchant une solution à ce dilemme et une autre occupation. Il lui fallait attendre, être patiente et ne pas réagir spontanément. Mais Petite Iris était jeune, pleine de vie et ne réfléchissant pas toujours avant de s’exprimer. Cela agaçait beaucoup de ses confrères, la trouvant énervante, voir stupide et cela n’arrangeait rien avec l’ignorance de sa mère. Le pire, qu’elle a pu entendre, c’est le fait que certains comprennent la réaction de sa mère. Ce jour-là, elle avait été en colère mais avait su garder son calme et à retourner simplement dans la pouponnière. La cruauté était de mise or son innocence la protégeait de ses paroles néfastes.

Mais une parole la brusqua dans ses pensées et elle releva la tête. « Je suis volontaire Etoile des Abysses, si tu n’y vois pas d’inconvénient. ». En reconnaissant Lune Noire, elle eut un petit sourire. Malgré qu’il la provoquait ouvertement. Elle fit mine d’être énervée en soupirant longtemps et lançant un regard noir à celui-ci. Malgré qu’à ce moment, elle ressemblait davantage à une boule de poils hirsutes qu’à une guerrière redoutable avec un regard fatal. L’aspect minuscule et mignon des petits influençait beaucoup sur l’intimidation exprimée. Mais elle n’en voulait pas à ce vétéran car il l’avait sauvé. Seulement, elle lança une simple remarque. « J’y vois un inconvénient, la forêt n’a pas besoin de renifler ton égo surdimensionné. »